Tout commence ici

« Pour une bonne fuste, il faut des arbres de 100 ans environ avec des diamètres exploitables de 40 cm au pied et 30 cm au sommet. C’est généralement l’ONF qui les sélectionne pour nous dans les forêts locales cultivées en futaies jardinées*. Connaissant nos exigences, ils choisissent les plus beaux car une bonne fuste se construit avec des bois verts pour limiter l’apparition de fentes avant la construction ».


*Contrairement à une forêt de plantation, la futaie jardinée se caractérise par un mélange d’arbres de toutes dimensions sur un même espace où la régénération se fait de façon naturelle. À maturité, les bois sont prélevés laissant ainsi l’espace aux plus jeunes pour grandir. Sa gestion consiste à conserver un volume de bois sur pied constant et à conserver une structure d’âge équilibrée. C’est l’homme qui gère cet équilibre, d’où l’expression « jardinée ».


Le premier bois 

Une fois les plans validés par le client, la machine se met en marche. La maison sera d’abord construite en atelier puis démontée, chargée sur un camion, transportée et remontée sur son emplacement final.



« À la Pessière, on construit environ 12 à 15 fustes par an, ça dépend de leur grandeur. Il n’existe pas de limite de taille. Habitation principale ou résidence secondaire, le client nous soumet ses idées, Lucie réalise les plans et dès qu’une place se libère dans nos ateliers, nous attaquons la construction.

En fonction de sa surface, il faut compter entre deux et trois mois pour la réalisation en atelier. »


Par équipe de deux, chacun à son rôle : d’abord ils tracent la maison au sol dans l’atelier, ils sélectionnent les premiers bois et commencent à les façonner sur une face pour réaliser l’assise de la fuste.

« Pour faire un bon fustier, il faut plusieurs années. Le fustier doit savoir maîtriser deux outils : le compas qui lui permet de tracer avec précision le profil d’un bois et la tronçonneuse qui est le principal outil de façonnage. »




Un métier de précision

Le périmètre de la fuste se dessine peu à peu au fur et à mesure que les bois se succèdent. C’est maintenant que le savoir-faire du fustier entre en action.

Tracer, raboter, tailler, creuser, tourner, retourner, essayer, recommencer jusqu’à ce que la jonction soit parfaite.

Le balai du pont roulant déplace plusieurs fois le bois, de la zone de façonnage jusqu’à son emplacement définitif.




«Ici rien n’est standard, nous prenons le bois tel qu’il est, juste nettoyé au rabot. Tout l’art consiste à faire en sorte que chaque bois s’emboîte parfaitement dans celui qui le précède et avec celui qui le suit ».